lundi 22 avril 2013

Il n'y a qu'une option

There's Only One Real Option for Averting Economic and Ecological Ruin -- So Why Aren't We Talking About It?
par Richard Heinberg , publié à l'origine par le PostCarbon Institute le 16 avril 2013



Les économies d'énergie sont notre meilleure stratégie de pré-adaptation à un avenir énergétique inévitablement contraint. Et c'est peut-être notre seule option réelle pour éviter la ruine économique, sociale et écologique. Le monde devra faire face à des limites à la production d'énergie dans les décennies à venir, quels que soient les choix énergétiques des décideurs politiques. Considérons les deux choix extrêmes : l'option du CO2 minimum et celle du CO2 maximum. 

Si nous reconstruisons notre infrastructure mondiale énergétique pour réduire les émissions de CO2, dans le but de lutter contre le changement climatique, cela se traduira par la suppression des incitations et des subventions au pétrole, au charbon et au gaz et à les transférer vers des sources d'énergie renouvelables comme le solaire, l'éolien et la géothermie. Lorsque des combustibles fossiles seront encore utilisés, nous aurons besoin de capturer et d'enterrer les émissions de dioxyde de carbone. 

Nous pourrions aussi faire appel à l'énergie nucléaire pour nous aider sur le chemin, mais cela ne serait probablement pas beaucoup. La catastrophe de Fukushima au Japon en 2011 a mis en évidence une série de problèmes de sécurité non résolus, y compris le stockage du combustible usagé et la vulnérabilité aux pannes de courant prolongées du réseau. Même en ignorant ces problèmes, l'énergie atomique est chère, et les livraisons de minerai d'uranium à haute teneur sont problématiques. 

Le chemin à faible émission de CO2 est aussi jonché d'autres obstacles. Le solaire et l'énergie éolienne sont sujet à l'intermittence, un problème qui ne peut être résolu que par des investissements substantiels dans le stockage d'énergie ou le transport longue distance. Les énergies renouvelables ne représentent actuellement qu'une infime partie de l'énergie mondiale, de sorte que le chemin à faible émission de CO2 nécessite un fort taux de croissance dans ce secteur cher, et donc des taux d'investissement élevés. Les gouvernements devront démarrer la transition avec des réglementation et des subventions, ce qui est difficile dans un monde où la plupart des gouvernements sont financièrement surchargés et les capitaux pour l'investissement sont rares. 

Pour le transport, l'option à faible émission de CO2 est encore plus épineuse. Les biocarburants souffrent de problèmes de coût élevé et du détournement des terres agricoles, la transition vers les voitures électriques sera coûteuse et prendra des décennies, et des avions électriques ne sont pas réalisables. 

La capture et le stockage du CO2 seront également coûteux et nécessiteront également des décennies à mettre en œuvre à une échelle significative. En outre, les coûts de l'énergie pour construire et exploiter une nouvelle énorme infrastructure de pompes de dioxyde de carbone, des pipelines et des compresseurs seront considérables, ce qui signifie que nous devrons extraire de plus en plus de combustibles fossiles pour produire la même quantité d'énergie utile à la société, un problème épineux si les combustibles fossiles deviennent en plus, plus coûteux . Donc, en dernière analyse, un avenir à faible émission de CO2 est également très susceptible d'être un avenir à faible énergie. 

Et si nous oubliions le climat ? Cela peut sembler être la voix de moindre résistance. Après tout, les combustibles fossiles ont l'histoire d'être pas cher et abondant, et nous avons déjà l'infrastructure nécessaire pour les brûler. Si combattre le changement climatique est coûteux et politiquement controversée, pourquoi ne pas continuer de plus belle sur la voie de la haute teneur en CO2, sur laquelle nous sommes déjà, dans une poursuite de la croissance économique maximum ? Peut-être, qu'avec une croissance suffisante, nous pourrions nous permettre de surmonter tous les problèmes que l'évolution du climat nous met en travers du chemin. 

Ce n'est pas une bonne option. Le dilemme auquel nous serions confrontés à travers la voix d'énergie a haute teneur en CO2 peut se résumer par la métaphore du fruit à portée de main que l'on cueille d'abord. Nous avons d'abord extrait la meilleure qualité, la moins chère à produire, les ressources en hydrocarbures les plus accessibles, et nous avons laissé la moindre qualité, les ressources coûteuses à produire, moins accessibles pour plus tard. Eh bien, maintenant il est tard. D'énormes quantités de charbon, de pétrole, de gaz et d'autres combustibles fossiles restent encore sous terre, mais chaque nouvel incrément coûte beaucoup plus cher à extraire (en termes d'argent et d'énergie) que ce n'était le cas il y a seulement une décennie. 

mercredi 17 avril 2013

De la performance à la résilience


Qui n’a jamais entendu que les arbres ne grimpaient pas jusqu’au ciel ? Que cela soit heureux ou malheureux est un débat intéressant, mais il en est un qui l’est bien plus : savoir quoi faire quand l’arbre a terminé sa croissance. Depuis 2007, et pris en monnaie constante, le PIB français n’a pas augmenté. Celui de l’Europe pas plus, celui du Japon a un peu diminué, et même celui des USA est globalement ce qu’il était il y a 5 ans.

L’économie sans croissance dans l’OCDE, c’est maintenant, et c’est parti pour durer un certain temps. Affreux ? Intolérable ? Peut-être, mais réel. Pour un individu pris isolément, l’arrêt de la croissance physique ne pose pas le moindre problème. Comme nous savons que cela arrivera, nous avons le temps de préparer des activités et des motifs d’espoir qui sont adaptés à l’évolution de notre situation physique.

L’économie industrielle est à ce tournant que nous connaissons tous comme individus : elle a vieilli, et ne peut plus assurer la performance d’antan. Les mines et puits de pétrole sont moins généreux, l’espace encore disponible est plus difficile à trouver, et plus généralement toutes ces ressources que 15 milliards d’années d’évolution depuis le Big Bang ont mis gratuitement à notre disposition se font un peu plus tirer l’oreille pour devenir disponibles.

Le problème, c’est que, tel l’artiste qui refuse de se voir vieillir, nous n’avons pas voulu voir le coup venir. On a beau se tourner partout, il n’existe pas la moindre production intellectuelle digne de ce nom sur ce que signifie de gérer un univers sans croissance. Cette question n’a pas besoin de savoir si la croissance est désirable ou pas : elle a vocation à explorer les modes de gestion qui permettent de conserver une société avec un bon moral si la croissance physique n’est pas ou plus là.

Habituées aux coups durs, les entreprises sont un peu mieux armées, mais guère plus. Il leur reste aussi à opérer la difficile mutation de la performance à la résilience, qui ne garantira plus les rendements d’antan quand tout va bien, mais assurera la survie à des horizons de temps plus longs. Sacré défi !

dimanche 14 avril 2013

La voiture électrique 3/4

La Présentation de Jérôme Perrin (la presentation en pdf est ici) concerne les émissions de Co2 par kilomètres, les nouvelles normes européennes et les moyens de les atteindre. Son point de vue est en partis celui de Renault.




La Présentation d'André Broto (la presentation en pdf est ici)  nous expose les statistiques de la mobilité actuelle en France. Il est a noter que ses recherches sont financées par Cofiroute, il est donc probable qu'il a accès à de bonnes données mais que ses conclusions ne sont pas neutres. De manière non surprenante il conclue que le réseau routier étant déjà construit, le bus est parfois une solution plus efficace que le train. 



Dans la 5eme partie, les questions et le débat, la dernière question abordée et la réponse sont un bon résumé : "la solution de l'autocar électrique qui ne s’arrête pas aux feux parait la plus avantageuse". Ce qui résume les enjeux : mode de mobilité partagé, motorisation vertueuse, et gestion intelligente des flux.

mercredi 10 avril 2013

La voiture électrique 2/4

Quand on est dans des embouteillage la voiture électrique est très efficiente comparée à celle à essence, Mais si l'on roule à toute vitesse sur l'autoroute dans une grosse voiture pour une longue distance, alors ce n'est plus aussi évident parce que l’électricité se stockant mal, le poids des batteries devient vite handicapant. De même, le train est le moins énergivore des transports ... à condition qu'il n'ait pas un taux de remplissage de juste 20%.

Il n'y a donc pas de solution miracle et il est très difficile de savoir quel impact a réellement le système de transport dans son ensemble. La seul solution est de modéliser l’ensemble du système de transport, avec tous ses paramètres, type de déplacement, vitesse, accélérations, stop, distances, ..., les types de véhicule, poids, capacité, énergie, durabilité... Et les gens, habitudes de déplacement , partage de véhicules .. Et de tester ce modèle en faisant varier les hypothèses.

C'est l'objet de la deuxième présentation de Dominique David sur un modèle simulant l'ensemble des émissions liées a la mobilité  (La présentation en pdf est ici) :

lundi 8 avril 2013

La voiture électrique 1/4

Voici un ensemble de conférences-débat organisées par le Shift Project sur la voiture électrique ou plutôt sur la mobilité en général.



Les voiture électriques ont excitées avant même les voitures à essence. Pourquoi alors, les voitures au pétrole se sont-elles imposées ? C'est parce qu'elles ont un avantage indéniable : le pétrole est une énergie stockée de façon dense et facilement transportable. Cependant a causes des contraintes sur les volumes disponibles et sur le prix de l'essence, la mobilité "tout pétrole "telle qu'elle existe actuellement va être remise en cause. Est ce que la voiture électrique est destinée a s'imposer pour autant ? Ce n'est pas si sur. En tout les cas, il faut se poser les bonnes questions. Et la question qui semble pertinente est celle de la mobilité dans son ensemble et non pas celle de la voiture individuelle.

Tout d'abord, il n'y a pas une seule voiture pour un seul usage, la voiture électrique concerne-t-elle tel usage ou tel usage ? Selon le territoire urbain, peri-urbain, rural, selon le type de déplacement, travail, loisir, approvisionnement, selon les personnes, enfant, vieillard, selon les contraintes de coût...etc, il y peu de chance qu'un type de mobilité soit pertinent pour tout ces usages et usagers.

Il faut donc réfléchir au "cocktail de solutions de mobilité". C'est l'objet de la première présentation d'Hélène Le Teno que de poser toutes ces questions. ( La présentation en pdf est ici) :

A noter en particulier les différents scénarios de futurs possible qu'elle propose comme point de départ d'analyse :